Twilight Children
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 Quoi, ma gueule? | Libre

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Patience Feather

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Patience Feather


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MessageSujet: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeJeu 20 Jan - 21:02

Le vent souffle avec ferveur, il souffle et cherche à défaire le chignon serré qui retient les cheveux de la jeune femme qui sort d'un immeuble de bureaux. Elle porte une coiffe, un béret, par-dessus, lui donnant des airs typiques de femme professionnelle de l'art en général. Ce qui n'est pas loin de lé réalité : le mannequinat ne concerne-t-il pas l'art de la photographie ?
Patience plisse l'arête du nez. Il a plu, il y a peu, une légère odeur d'égoût peut se faire sentir. Légère, très subtile, mais là quand même. Mais elle ne s'y attarde pas longtemps et, serviette au bout du bras, écharpe autour du cou, engoncée dans son manteau rouge, elle s'enfouit dans la foule d'autres Carképolois sur le chemin de leur chez eux. Car les bureaux commencent à fermer, et l'heure de pointe se dessine, au loin. Nullement gênée par une masse si compacte d'êtres humains, l'assistante de direction s'y engouffre sans hésitation.

Déformation professionnelle : ses yeux ont tendance à s'attacher sur les visages, recherchant ce qu'on appelle communément, dans le métier, des gueules ; ce sont des visages qui sortent de l'ordinaire. Pas forcément beau, pas forcément laid, mais avec des traits ou des particularités marquantes. Et puis, un métier comme le sien rendait physionomiste. Elle se souvenait sans difficulté des visages, et, parfois, elle pouvait, avec de la chance, trouver une nouvelle recrue pour le Réseau. C'est assez rare, toutefois, surtout quand on prend en compte qu'elle ne peut pas se permettre de briser sa couverture. Elle est une citoyenne moyenne, qui aide l'Empire à s'enrichir au sein d'une entreprise et croit à la liberté dont elle dispose, voilà ce que le monde pense d'elle, voilà ce qu'ils doivent penser.

Elle marche vite. Elle zigzague entre certains passants qui lambinent trop à son goût, grimace parfois en devant s'y reprendre à plusieurs fois pour les contourner tant ils ne savent pas suivre une ligne droite. Elle manque de rentrer dans un lycéen qui ne regardait pas où il allait, et râle de plus belle, en silence, le visage reflétant sa contrariété. Sales gosses mal élevés. Et après, on se demandait comme cela se faisait-il qu'à son âge elle n'est encore d'enfants...
Les escaliers sont glissants, mais elle parvient tout de même à les descendre quatre à quatre pour s'engouffrer dans la station. Son coeur bat à tout rompre. Entre la foule, la pression des corps les uns contre les autres et... Les émotions qui émanaient de ladite foule, elle n'avait qu'une hâte : être bien au chaud, chez elle, et dormir, pour calmer le mal de tête qui s'annonçait. Le sentiment dominant, dans ce genre de foule d'heure de pointe, c'était le stress. Le stress du stagiaire qui cherche à se faire employé. Le stress du commercial qui s'apprête à conclure une affaire particulièrement délicate. Le stress de la mère qui doit aller récupérer ses enfants chez la gardienne. Le stress de l'étudiant qui a un examen bientôt...

Faire le vide. Patience se faufile aisément jusqu'au bord du quai, attendant la rame de métro. Elle ferme les yeux, et pince l'arête de son nez, entre ses yeux. Faire le vide. Vider son esprit, vider son coeur. Puis, se concentrer sur soi, sur l'esprit, l'occuper, sans laisser les sentiments rentrer en ligne de compte.
L'exercice est techniquement impossible. Mais rien que d'essayer de le réaliser occupe l'esprit suffisamment pour éloigner, un tant soit peu, les émotions qui ne lui appartiennent pas. Elle qui était de bonne humeur – enfin, tout est relatif – en sortant du bureau... La journée avait été bonne ! Elle n'avait certes pas de nouveau mannequins, mais le dernier programme arrivait à son aboutissement, et un couturier avait contacté l'agence pour engager quelques uns de leurs mannequins éphémères pour un défilé haute-couture. Elle avait passé une bonne partie au téléphone, d'ailleurs, pour régler les frais d'agence, l'argent qui serait versé à leurs mannequins, ainsi qu'à l'agence, parce qu'il fallait pas déconner non plus.

La rame arrive. La résistante ouvre grand les yeux. C'est parti. Vive, souple, elle se faufile entre les portes, entre les corps, ignorant la pression qui arrive de toutes parts... Ainsi que la main sur ses fesses. Les aléas habituels du métro. Elle grogne néanmoins, donnant un coup de pied derrière elle, dans le vide. Oui, le béret, le chignon serré, le tailleur, le côté femme d'affaires excitait certains hommes, mais elle n'était vraiment pas d'humeur. Pas dans une foule aussi stressée.
Jouant des coudes, elle avance à nouveau, ou se faufile serait plus juste, jusqu'à coller son dos à une des parois. C'est à cet instant que son regard accroche un visage. Familier ? Peut-être. Elle devait s'approcher pour ça, mais si elle avait déjà vu ce visage, elle s'en souviendrait tôt ou tard. Quoiqu'il en soit, elle tenait un visage comme ceux qu'elle cherchait, actuellement.
Hop, on rejoue des coudes, on fait râler la foule de la rame, mais on râle plus fort pour faire comprendre qui c'est le patron. Patience arrive ainsi jusqu'à sa cible, et lui sert son sourire numéro 5 : le sourire un tantinet charmeur, celui qui fait professionnel, poli, et caissière de supermarché.

« Bonjour... » Elle dégaine une carte de nulle part, et la tend à sa cible. « Je m'appelle Patience Feather, je travaille dans une agence de mannequinat sauvage, et je vous avoue que vous avez un physique et des traits de visage susceptibles de m'intéresser... »

Et le Réseau ? Patience, je crois que tu as une réunion, ce soir. Hahin. Tant pis, elle sera en retard, au pire. La couverture était importante aussi. Et la paie qui découlait de ses résultats aussi, car elle était l'un des quelques fonds dont ils disposaient.


Dernière édition par Patience Feather le Ven 21 Jan - 18:22, édité 1 fois
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Charlotte Owen

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MessageSujet: Re: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeVen 21 Jan - 8:39

Charlotte sortait d'un rendez vous plutôt long avec un client. Comme toujours depuis un peu moins d'un an, c'était elle qui s'occupait des rendez vous durant lesquels les clients venaient expliquer leurs attentes. Ca se passait systématiquement dans un lieu neutre et fréquenté, comme un café, et durant une demi-heure, Charlotte devait évaluer les objectifs de la mission et les risques éventuels. Cette fois ci, le rendez vous s'était éternisé, le futur-ex client ayant d'abord refusé de parler à une femme, puis ayant menti plus d'une fois. Et charlotte n'avait pas besoin d'y voir pour le savoir, le ton de l'homme y suffisait amplement.

Bref, une journée de perdue, songeait l'aveugle en pianotant sur son téléphone avec l'habitude d'une longue pratique. Elle ne prenait même pas la peine de faire semblant de regarder ce qu'elle faisait, le front collé contre la paroi (le téléphone aussi d'ailleurs, histoire de pas se le faire faucher dans le métro). Le rapport smeusien fut rapidement envoyé ("j'aime pas cette personne, il ment, et c'est un mysogine en plus") et Charlotte rangeait son appareil quand elle entendit une voix près d'elle.

Réflexe 1: On tourne vaguement la tête, réflexe 2: On cherche un regard qui aie Charlotte dans son champs de vision. Non, non, non... oui! Il s'agit d'une femme, aux airs stricts, du moins de dos, et qui lui tend une carte de visite. On ne touche pas la carte.

"Excusez moi?"

Oui, la question sous jacente est "c'est bien à moi que vous parlez?". Et pas totalement assurée, non plus. Dans le même temps l'aveugle cherche un autre regard plus proche. Voilà. Le sourire fait un peu plus commercial, mais le visage lui semble familier...pas assez pour qu'elle l'identifie clairement cependant, bien qu'elle sache l'avoir vu à la résitance. Elle n'a rencontré patience que deux ou trois fois après tout. Et une petite voix lui souffle d'espérer que la styliste ne soit pas beaucoup plus physionomiste qu'elle parce que sinon, elle risque d'identifier Mikky en elle... Alors d'accord, elle... Après la gène, une fugace inquiétude à fait son apparition sur le visage de Charlotte, vite remplacée à nouveau par de la curiosité. Même si elle n'est que de façade.
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Karen Veynes

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MessageSujet: Re: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeVen 21 Jan - 9:28

Karen était montée dans le métro deux stations plus tôt, exactement dans les mêmes conditions. Elle n’aimait pas vraiment prendre le métro aux heures de pointes et remarqua amèrement, beaucoup trop tard, que si elle avait été maligne elle se serait organisée pour partir plus tôt. L’idée lui arracha un sourire...à croire que jamais elle ne réussirait à être quelqu’un d’organisé. Toujours est-il que, plutôt fataliste, elle était sortie de chez elle d’un pas tranquille, résistant fièrement à l’agitation locale. Il était hors de question pour elle de se mettre à courir pour attraper une rame qui, fatalement, serait suivie 3 minutes plus tard par une autre.

A peine dehors, elle sortit son baladeur de sa poche droite, en déroula le casque et le mit solidement en place dans ses oreilles. Elle enfonça son visage un peu plus profondément dans l’étole rouge qui faisait quatre fois le tour de son cou, lui donnant ainsi un volume vraiment particulier. Elle enfonça enfin ses deux mains dans la grande et confortable veste noire et se sentit enfin à l’aise. Elle avait crée sa bulle, maintenant il pouvait se passer à peu près n’importe quoi autours d’elle, elle n’était même pas sûre de le remarquer.
C’était donc une silhouette insolite qui avançait calmement dans les rues, semblant ignorer totalement la vie autours d’elle. La même silhouette s’engouffra dans la station de métro, toujours insensible à l’agitation. Se fichant de rester bloquée derrière une personne, elle était comme en promenade. Il lui arrivait tout de même de rendre les coups qu’elle prenait par mégarde…Calme, oui, mais lui imposer un contact physique aussi brutal n’était pas pour lui plaire !

Une fois sur le quai, elle vit une rame partir sous ses yeux. Elle savait pertinemment que si elle avait couru, elle l’aurait eu, comme les 50 personnes qui s’étaient élancées devant elle. Nouveau sourire. Sachant qu’elle allait rester un moment dans le tunnel, elle déboutonna sa veste, de façon à ne pas mourir de chaud. Pour la même raison, elle desserra son étole et laissa son visage à découvert.

Sans surprise, elle eut à peine fini sa manœuvre qu’une nouvelle rame se présenta. Elle y pénétra donc, se félicitant du sixième sens qui lui permettait de trouver l’emplacement sur le quai correspondant parfaitement à une porte du train. En pole-position pour entrer, elle ne fut pourtant pas la première, ayant été emportée par une vague humaine. Refusant de jouer des coudes pour s’enfoncer plus en avant, elle resta au niveau de la porte, légèrement en retrait, de façon à ne pas être dérangée à chaque arrêt.

Pour compléter son état d’isolation totale, elle sortit un livre de son sac. S’appuyant comme elle put sur une barre métallique, elle entreprit de retrouver le marque page et de reprendre la lecture là où elle l’avait laissée juste avant de sortir. Une histoire un peu bateau d’un jeune homme partant à l’aventure pour prouver son courage et chercher de meilleures conditions de vie. Elle en était à la moitié du livre et pour l’instant rien ne l’avait surprise dans l’intrigue. Le héros était parti avec la tête pleine de rêves, avait un instant cru que tout lui serait possible. Au quart du livre il commençait à perdre espoir. Vingt pages plus tard il commence à boire. Dix pages encore et il se met à jouer, s’imaginant qu’il peut ainsi refaire sa fortune. La jeune fille venait juste de lire le passage de la relance des créanciers, entamait celui de la saisit de ses biens, un par un. Elle savait que d’ici maximum cinquante pages il aurait perdu biens, amis, femmes. Il allait bien entendu tenter de rentrer au pays…Mais il en sera répudié (ou son père sera mort, ce qui sera peut-être un moindre mal). Désespéré, il tentera encore quelques actions avant de se rendre compte que le monde est décidément trop cruel, et finira par se donner la mort. Moralité : Pour être heureux et riche, ne faisons rien d’insensé, restons sur le chemine tout tracé par l’Empire. Un style qui n’avait rien de très novateur mais qui avait l’avantage d’être très facilement trouvable dans les libraires de la capitale. Le seul coté vraiment intéressant de cette littérature, du point de vue de Karen, était le jeu qui pouvait l’accompagner. En effet, une fois la lecture finie, il fallait arriver à déterminer si l’auteur était vraiment convaincu par son histoire, ou si ce n’était que propagande déguisée. C’était un jeu bien plus difficile qu’il n’y paraît, et elle le savait d’autant plus qu’elle avait vu des passages de son propre livre prendre des allures pro-gouvernementales qu’elle ne souhaitait pas du tout.

Profondément ancrée dans son univers composé de lecture et de musique, lancée dans toutes ces réflexions plus ou moins profondes, elle était absolument imperméable au monde extérieur. Elle ne put logiquement réprimer un sursaut de surprise quand elle sentit quelqu’un lui adresser la parole. Reprenant brutalement contact avec le monde réel, elle tâcha de comprendre ce que la jeune femme lui disait, non sans une certaine panique. Avec des gestes quelque peu désordonnés, elle ferma précipitamment le livre et arracha les écouteurs. Une fois remise de ses émotions, un sourire s’installa naturellement sur ses lèvres, cadeau de bienvenue.

Toujours un peu sonnée, elle prit la carte qu’on lui tendait et commença à la lire. C’est quand elle lut le nom de son interlocutrice sur la carte qu’elle réagit. Elle releva son visage, planta ses yeux dans ceux de Patience, et offrit un nouveau sourire, presque entendu, à la jeune femme.

« Bonjour…Mademoiselle Feather ! Je vous remercie vraiment pour votre intérêt ! »

Un doute s’installa soudainement dans son esprit…Si elle avait reconnu une des chefs du réseau, était-ce réciproque ? A y réfléchir, Patience n’avait pratiquement aucune raison de prendre contact avec Karen, étant donné qu’elles allaient probablement à la même réunion. Il était vrai en même temps que Karen n’était pas un membre des plus influents dans l’organisation, donc il était possible que son visage n’ait pas été remarqué avant. Il était possible aussi que, dans la cohue du métro, Patience n’ait pas pu voir exactement le visage de la personne à qui elle s’adressait avant de lui sauter dessus. Il était alors quasiment impossible pour Karen de savoir si le motif de la discussion était réellement professionnel, ou s’il fallait y voir autre chose. Laissant transparaitre l’étonnement dans son regard, elle reprit, plus calmement.

« Il est vrai que ça pourrait être une bonne expérience pour…ça serait pour quel genre de projet ? »

Avec ce genre de phrase, pas de prise de risque, elle laissait la couverture intacte et avait une occasion d’en apprendre plus sur les motivations de son interlocutrice.
Maintenant complètement calmée, elle remarqua, beaucoup trop tard, qu’elle n’était peut-être pas la personne à qui Patience s’adressait. Son regard voltigea d’une jeune femme à l’autre…avant de se fixer sur Patience, attendant maintenant une réponse plus explicite…
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MessageSujet: Re: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeVen 21 Jan - 11:12

La première chose qui l'avait marquée, chez cette femme, quand elle l'avait aperçue, c'était ses yeux. Un regard et des iris tout sauf commun, comme on en croisait rarement. Puis, il y avait ce côté légèrement masculin, dans son visage, un peu dur. Et aussi cette grâce naturelle, qu'on ressentait sans mal sans que celle-ci ne rende une impression de fragilité chez elle. Et enfin, ses cheveux blonds, tirant presque sur le blanc. Avouons le, l'oeil de Patience avait été avant tout attiré par ce détail. Puis elle avait rapidement examiné le reste, sans mal, et avait décrété que cette femme pourrait, sans aucun doute, passer un contrat avec son agence. Avant qu'une autre agence ne lui mette la main dessus – bien qu'il n'y en ait pas des masses.
Voilà donc les petits détails que ses yeux avisés avaient remarqué. Il avait fallu jouer des coudes pour arriver vers elle, mais le jeu en valait la chandelle. Si elle donnait les fruits qu'on pouvait espérer d'elle, une petite prime pourrait tomber sur le compte bancaire de la résistante le mois prochain. Et ce n'était pas négligeable : ils avaient une nouvelle commande d'armes à passer.

Un doute l'assaille, un instant. Ce visage... Ne lui est pas inconnu, à bien y réfléchir. Elle l'a déjà vu. Dans un autre cadre, sans doute, puisqu'elle n'avait pas remarqué ces détails plus tôt, mais elle l'avait déjà vu. À n'en pas douter. Mais ne restons pas bloquée là dessus, concentrons-nous plutôt sur le boulot. Après tout, ces traits ne déclenchaient en aucun cas l'alarme, et elle ne ressentait pas d'hostilité pour le moment.
Elle met un temps à répondre, mais la salue, et s'intéresse à sa proposition. Bien, très bien même... Si ce n'est qu'une autre femme, juste derrière la première, prend la parole, comme pour lui demander de répéter. Patience fronce les sourcils, sonde ce nouveau visage, avant de le marquer, dans sa tête, d'un impitoyable « banal ». Certes, les yeux blancs et morts avaient quelque chose qui sortaient de l'ordinaire, un peu trop même pour l'intéresser. C'était trop facile, et puis elle voyait déjà le scandale que ça serait, un régal pour la presse, dans l'utilisation d'une pauvre handicapée qui se penserait choisie pour sa beauté et non pour son handicap. Définitivement, non. Ça n'allait pas être possible.
La réponse à Charlotte ne se fit donc pas attendre.

« Je ne vous parle pas à vous. » fit-elle sèchement, la regardant à peine.

Professionnelle, un tantinet méprisante, Patience dans toute sa grandeur. C'est qu'elle n'est pas forcément la personne la plus gentille qui soit. Exigeante, professionnelle et polie, certes, mais si vous n'êtes pas dans son cercle, ça devient tout de suite autre chose.
Ceci fait, l'assistante de direction se tourne à nouveau vers sa cliente potentielle, levant un peu les yeux en lui laissant sa carte.

« Plus qu'une expérience, vous savez, ça a été un véritable tremplin pour la carrière de certains mannequins. » souffle-t-elle, retrouvant son sourire professionnel. « Si vous êtes intéressée, je peux fixer un rendez-vous à notre agence, où on pourrait discuter plus à l'aise d'un contrat qui vous conviendrait... Puis on prend quelques photos, on vous fait un book, et vous pourrez être choisie par les grandes marques cosmétiques, ou de parfumerie, ou Poline sait qui, pour poser pour eux. Peut-être même un grand couturier voudra-t-il que vous participiez à un défilé... Ou plusieurs ! »

Tout en restant professionnelle, la jeune femme mesure l'enthousiasme de sa voix. Elle sait que, parfois, ça ne débouche à rien. Mais l'expérience est toujours à tenter. Sait-on jamais. Et puis, ils ne leur faisaient rien payer si aucun contrat n'aboutissait. C'était la politique déontologique de l'entreprise.

« Vous avez vraiment un beau visage, des yeux magnifiques. » commente-t-elle. « Pas commun. C'est précisément ces choses peu banales que les créateurs recherchent aujourd'hui, au-delà de la beauté. Mais vous avez les deux, et c'est un avantage considérable. Croyez-moi, vous auriez la possibilité de commencer une carrière, ainsi. »

Les mots qu'il faut. Toujours. Sans non plus tomber dans l'excès.
La rame a déjà passé trois arrêts, et, au lieu de se remplir, commence à se vider. L'espace devient plus respirable. Patience roule les épaules, donnent quelques coups de coude, pour être plus à l'aise.
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Charlotte Owen

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MessageSujet: Re: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeVen 21 Jan - 22:40

Oh, mais ça va, pas la peine de mordre! Charlotte est vexée. D'une de s'être trompée (même si c'est excusable, elle était à l'ouest, et la femme parlait plutôt fort...), et deux de s'être vue rembarrée comme ça, après une évaluation rapide. Retournant en apparence à ses SMS (elle en écrit d'ailleurs un pour traiter la bonne femme de tous les noms, avant de l'effacer), la jeune femme continue d'espionner la conversation. Un détail la chiffone, et on lui a enseigné à se baser sur les détails qui chiffonent... Bon, et en même temps elle râle. Elle se trouve elle même bien plus mignonne que Karen, et sa fierté de femme en à pris un coup.

Un bruit de ressort émis par son portable la rappelle à l'ordre. Elle doit descendre dans deux sattions. Puis se dépêcher d'effectuer les cinq cent metres qui la séparent de l'agence. Enfiler la perruque, se maquiller, mettre les lentilles. Enfiler collants, jupe, T'shirt en cote de maille, les recouvrir d'un manteau. Fourrer la cape dans un sac. Encore que, son coéquipier est assez prévenant pour le lui avoir préparé. Descendre à la cave, passer dans celle de l'immeuble voisin, en sortir. Aller au lieu de rendez vous la première, et attendre les autres. Assister à la réunion. Et ensuite seulement, rentrer, dodo.

C'est en songeant à la dite réunion que Charlotte tilte. La bonne femme pas polie... Elle fait partie de la résistance! Voilà pourquoi elle a une voix qui eveille des échos. Charlotte l'a déjà entendue en temps que Mikky! Et bien tant pis. "collègue" résistante ou pas (de toutes façons ce serait étonnant que l'autre l'aie reconnue), elle l'aura bien mérité. Alors que la rame s'arrête, Charlotte contourne les deux femmes pour se diriger vers la sortie, et bouscule "malencontreusement" la styliste, tout en s'aidant de sa canne pour avancer. Oh, pas très fort, mais assez pour secouer légèrement la femme. Et bien sur, Charlotte part sans s'excuser. Elle la retrouvera à la réunion en temps que Mikky, et puis voilà.
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Karen Veynes

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MessageSujet: Re: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeSam 22 Jan - 14:51

Karen ne put réprimer un sourire quand elle entendit la répartie sèche de son interlocutrice…Et bien, visiblement, il valait mieux être dans ses bonnes grâces ! La jeune fille faisait quant à elle preuve d’un peu plus de compréhension et trouvait une certaine logique dans le fait qu’une non-voyante avait du mal à distinguer quand on lui adressait pas parole ou non. Elle ne fit cependant rien pour prendre la défense de la jeune handicapée, se concentrant sur le discours de Patience, qui avait enchainé sans le moindre problème.

La laissant présenter son entreprise et ses projets, elle eut la confirmation que Patience ne l’avait pas reconnue, ou tout du moins préférais faire comme si c’était le cas. Cela convenait parfaitement à Karen qui en conclut qu’elle ne devait alors chercher aucun sous-entendu lié à une quelconque mission. Cela confirmait l’idée que tout se discuterait à la réunion. Elle ne réalisa d’ailleurs qu’à ce moment qu’elle aurait été très étonnée de se voir une mission directement assignée par une des chefs de la résistance.

Ne pouvant s’empêcher de jeter un coup d’œil de temps à autre vers la jeune fille qui avait été écarté, elle s’amusa de son comportement. C’était une habitude qu’elle avait pris à force d’écrire. Comme Patience était toujours en quête de visages, Karen était toujours en quête de comportements et de caractères. Elle avait l’impression d’être alors en observation d’une petite boulle de nerfs, se roulant sur elle-même et ruminant sa vexation. Ca pouvait être une idée de caractère, bien qu’elle aurait plutôt tendance à l’attribuer à un personnage plus jeune. En tous cas, il était sûr que c’était un caractère de fille !

Se sermonnant mentalement, elle reporta son attention sur la présentation de Patience et suivit son développement, intéressée et hochant de temps en temps la tête en signe d’approbation. Elle n’avait jamais vu Patience en position de faiblesse. Il faut dire qu’elle l’avait toujours vue en réunion, sûre d’elle, à donner des ordres ou à suggérer des conseils. Maitresse d’elle-même et des autres. Et là, elle était en train de converser avec la même femme, qui démarchait, attirait le client, avançait précautionneusement dans son raisonnement afin d’être la plus persuasive possible. Jamais elle ne l’aurait imaginée avoir besoin de persuader. Bêtement, elle s’était toujours imaginé que Patience, quelle que soit sa vie, était toujours la même, à ordonner et à attendre des résultats. Il était pour Karen maintenant vraiment appréciable d’avoir une personne différente en interlocutrice…Ca donnait un coté plus humain à la chef de la résistante, la rendait plus accessible.

La dernière phrase de Patience raisonna étrangement dans le crâne de Karen. « Pas commun », « Peu banal », « au-delà de la beauté »… On ne lui avait jamais dit qu’elle était belle. A vrai dire, elle avait côtoyé peu de personne assez longtemps pour recevoir ce genre de compliment. Et quand ces rares personnes parlaient de son physique, c’était toujours « Tu es jolie mais… » ou « Tu n’es pas vraiment belle mais… », « Tu as ce petit quelque chose », « Plus de charme que de beauté … ». La jeune fille, bien persuadée de ne pas être un canon de beauté, se satisfaisait pleinement de cette situation et n’avait jamais trouvé à redire aux quelques compliments qu’on lui adressait. Mais il faut imaginer sa surprise quand on lui mit sous les yeux qu’avec son visage « Pas moche mais pas beau », elle pouvait faire une carrière de mannequin ! La surprise se dessina très rapidement dans le regard de Karen, et persistait alors qu’elle reprenait la parole.

« Et bien…Tout d’abord, merci pour tous ces compliments ! Il est assez rare que l’on me parle autant de mon physique ! Je vous avoue aussi que jamais je n’aurais eu l’idée d’avoir une expérience, et encore moins une carrière dans le mannequinat ! Ceci dit, si vous dites que ça peut marcher…Pourquoi pas ! Je ne dis pas que je prétends défiler pour les plus grands la semaine prochaine, mais ça peut toujours valoir le coup. Je veux dire, même si je n’arrive pas à décrocher de contrat, parce que je vous avoue que je reste un peu sceptique, ça peut toujours être enrichissant à titre personnel. »

Et puis bon, il fallait bien reconnaitre que si elle comptait sur les seules ventes de son livre, elle avait tout juste de quoi manger (et avait déjà bien de la chance de ne pas avoir de loyer à payer !) donc Karen était du genre à accepter toutes sortes de missions afin de compléter son salaire. Etre mannequin pouvait avoir un coté amusant, en tous cas ça serait toujours mieux que du ménage. Elle avait vraiment toutes les raisons du monde d’accepter.

« Et bien écoutez, je serais bien intéressée pour un rendez-vous ! Même si j’ai déjà un emploi, je fixe moi-même mes horaires et suis disponible absolument quand vous voulez, donc à vous de me dire. »

Elle était en train de finir sa phrase quand elle entendit la voix préenregistrée annoncer une nouvelle station. Elle ne l’aurait jamais vraiment remarqué si elle n’avait pas vu l’aveugle se lever au même instant. Ne se doutant de rien, elle prononçait le dernier mot quand les portes s’ouvrirent. C’est alors qu’elle vit l’aveugle se diriger vers la sortie, percutant Patience sans ménagement. Karen n’avait aucune idée de la perception que pouvait avoir une personne qui ne voyait pas, mais savait très bien que c’était intentionnel. Il n’y avait qu’à voir le visage de la jeune fille qui sortait de la rame.

Tendant une main pour offrir de l’aide à sa camarade qui venait de se faire percuter, elle se prit à rire ouvertement.

« Et bien…je ne sais pas comment ça se passe quand vous refusez de parler à quelqu’un habituellement…mais on peut dire que celle-ci l’a mal pris ! »
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MessageSujet: Re: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeLun 24 Jan - 10:02

Moui, Patience était loin d’être la personne la plus conciliante du monde. Quoique conciliant n’est sans doute pas le bon adjectif. Disons qu’elle manquait cruellement de tact quand on en venait aux situations qui n’en exigeaient pas particulièrement – selon elle. En l’occurrence, elle estimait qu’elle n’avait pas besoin de montrer de tact envers cette jeune fille qu’elle ne reverrait probablement jamais. Car, même si le visage de Charlotte éveillait quelque chose dans l’esprit de la jeune femme, elle pensait plus qu’il s’agissait de quelqu’un rencontré dans les bureaux que pendant un meeting du Réseau. Ceci dit, il n’était pas dit qu’elle serait incapable de faire le lien durant la réunion. Mais ceci relève de l’arrangement hors rp et n’a donc rien à faire ici.
Revenons en, donc, à nos moutons. Le mouton de Bergère Patience s’appelait aujourd’hui Karen, et l’intéressait fortement. Comment expliquer cet intérêt ? C’était purement objectif. Mais en général, l’instinct de la Résistante voyait juste. Peut-être Karen était-elle moins jolie que Charlotte. Mais ce n’était pas la beauté que la styliste cherchait. C’était le non-commun.

« Bien sûr que c’est enrichissant à titre personnel. » Accorda-t-elle, toujours avec son sourire numéro cinq aux lèvres. « Vous savez, peu de personnes connaissent les coulisses de ce genre de marché, et je suis sûre que si on l’ouvrait aux jeunes adolescentes, ça les rassurerait un peu plus sur leur corps. Outre cela, c’est toujours une expérience de plus à ajouter sur un cv quand on cherche un emploi… ou quand on recherche une promotion. »

Discours classique, celui-ci, elle l’avait sorti à une bonne dizaine de personnes, mot pour mot. Bien qu’elle essaie de faire passer ça pour un discours venant naturellement, avec une certaine fluidité dans ses intonations – je crois que cette phrase ne veut rien dire – et une aisance qu’elle essayait de faire transparaître par ses expressions de visage. Exercice particulièrement difficile dans le métro, quand vous avez des mains baladeuses qui s’égarent, ou que vous ressentez le stress ambiant démultiplié par le nombre de personnes.
Et apparemment, ça reste efficace puisque Karen accepte sa proposition et parle de rendez-vous. Par-fait. Et elle a un emploi du temps modulable en plus. Magnifique. Patience décroche un nouveau sourire, le sourire numéro 3, aussi appelé « sourire réel », qui manifeste la simple joie, ou parfois le soulagement. Un peu des deux ici. Soulagement et joie de pouvoir négocier un contrat.

L’assistante de direction lève tant bien que mal sa serviette, pour fouiller à l’intérieur à la recherche de sa tablette électronique – bah vi, en 2075, je doute qu’il y ait beaucoup de gens avec un agenda papier -, lorsqu’elle fut bousculée par l’aveugle de toute à l’heure… Sans ménagement. Les dents serrées, Patience siffla quelque chose concernant des poneys morts à son encontre, mais préféra se concentrer sur la gamine d’à côté qui, en passant, avait chourré sa tablette au passage.
Elle la chope par l’épaule sans ménagement, récupère ses affaires en la poussant hors de la rame, ignorant ses cris *au vol* puisque l’accusation était fausse – et que de toute façon, elle pourrait prouver que la tablette était la sienne.
De cette façon, elle snoba sans le vouloir la main salvatrice de Karen. Tant pis. La tablette s’allume dans un tintement, et, stylet en main, Patience se dépêche d’accéder à ses rendez-vous. Magne-toi, poulette, tu dois descendre dans deux arrêts.

« En général, les gens prennent mal le fait qu’on ne veuille pas leur parler. Toujours. Elle n’est pas une exception. » Fait-elle pensivement, sans lever les yeux. « On réclame de la franchise, mais quand on l’obtient, on proteste de manque de tact, de respect, ou je ne sais quoi encore… Je suis peut-6etre indélicate, mais au moins, on sait à quoi s’en tenir. Nous disions donc, un rendez-vous… »

Un autre *tap* peut être entendu alors que Patiente joue de son stylet sur l’écran tactile.

« … Demain, à dix-sept heures ? Si c’est trop tard, je suis disponible dans la matinée, après-demain… Ça serait même sans doute plus pratique, on pourrait ainsi débuter une première séance photo dans la foulée. Tentée ? »

La voix pré-enregistrée retentit à nouveau. Patience pince les lèvres : elle doit descendre au prochain arrêt, si elle veut arriver en avance, pour préparer la salle et pas laisser les autres faire tout le sale boulot.
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Karen Veynes

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MessageSujet: Re: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeMer 26 Jan - 9:38

Par « enrichissement à titre personnel », Karen n’entendait pas du tout la même chose que Patience et s’amusa de la différence de perception. Même jeune ado, elle n’avait jamais eu le moindre problème à accepter son corps, bien qu’elle concède qu’il ne soit pas des plus beaux. Et par ce terme elle n’entendait pas non plus lancement dans une carrière formidable ni promotion. De toute façon, avec le métier qu’elle avait actuellement, il était difficile d’envisager ces perspectives d’avenir. Et comme le métier qu’elle avait actuellement était celui qu’elle avait toujours voulu avoir, il n’était pas question d’en changer. Non, vraiment, par enrichissement personnel elle entendait plus un truc du genre partir à l’aventure, rencontrer des gens et faire des choses dont on n’a pas l’habitude. Avec son emploi du temps truffé de moments libres, elle était bien heureuse de trouver une occupation…et avec la rémunération qui pouvait en découler, on passait d’enrichissement personnel à enrichissement tout court…mais c’est une autre histoire.

La jeune fille ne put s’empêcher de s’émerveiller devant la tablette de son interlocutrice, la sienne étant bien plus basique et surtout, bien plus désuète. Il faut dire qu’elle n’avait jamais vraiment investi, n’ayant pas trouvé d’intérêt à avoir un objet hyper complet pour n’utiliser que la moitié de ses capacités (et même probablement moins) et elle avouait garder un certain penchant pour le papier, de plus en plus rare à trouver. Elle préférait donc acheter de temps en temps un joli carnet papier et se contenter de sa tablette archaïque. Ceci dit, le fait d’avoir un si bel objet sous les yeux étant chose rare pour elle, elle ne pouvait pas s’empêcher de le dévorer des yeux.

Et elle n’était visiblement pas la seule, puisqu’une gamine avait profité de la légère cohue pour s’emparer du précieux objet…Karen, qui vouait plus un sorte de vénération étrange à l’objet que de la réelle convoitise fut surprise par le geste de la gamine et n’eut pas autant de reflexes que Patience pour la rattraper. Il faut dire que, pour le coup, les reflexes de Patiences étaient vraiment bons. Voyant que son aide était du coup d’une profonde inutilité, elle se redressa, laissant échapper un petit rire en voyant la gamine virer au rouge et se tortiller dans tous les sens en criant comme si on venait de lui couper une main.
Le rire reprit quand elle entendit son interlocutrice faire référence au comportement de la jeune aveugle. A vrai dire, elle n’envoyait personne balader, étant donné que dans la majorité des cas elle ignorait tout simplement qu’on lui parlait. La plupart du temps c’était dû à la musique et plus généralement au manque d’intérêt, ce qui décourageait la plupart des personnes voulant entrer en contact sans un bon motif, et obligeait les autres à se faire un peu plus présents, bien souvent au moyen de gestes brusques ou de petite tape, qui ne manquaient jamais de l’effrayer. C’est donc assez intéressée qu’elle écouta la version de choses de Patience et se trouva même à être plutôt d’accord avec elle. Mais nous disions, oui, un rendez-vous.

Elle allait pour confirmer que le lendemain lui allait parfaitement mais se rendit compte que la chef du Réseau ne lui laisserait pas en placer une avant d’avoir fini sa phrase. Loin de vouloir l’embêter et encore moins décidée à se reprendre une remarque sèche, elle attendit patiemment que la jeune femme finisse sa petite explication. Elle ne regretta pas son geste, effectivement, le deuxième créneau horaire proposé était plus intéressant.

« C’est vrai que si ça permet de faire tout d’un coup, c’est une meilleure idée d’attendre un peu. Allons donc pour après-demain ! »

Elle commença à farfouiller dans son propre sac, à la recherche de sa propre tablette, afin de noter le rendez-vous. Ce faisant elle s’imaginait déjà devant l’appareil photo et cela lui arracha un sourire. Si on lui avait dit, ne serait-ce qu’une demi-heure plus tôt…Comme quoi, parfois ça tombe du ciel ! (Bien que Karen ne pouvait pas prétende savoir ce qui exactement allait lui tomber dessus.)

Une fois la tablette trouvée, elle se redressa vers Patience, toujours un sourire aux lèvres.

« Ca serait pour quelle heure ? Ca doit être assez tôt si vous voulez faire une séance photo dans la foulée… »

A vrai dire, elle n’avait absolument aucune idée du temps que la démarche prendrait, mais elle préférait montrer qu’elle avait du temps libre, et que bloquer une matinée ne la gênait en rien.
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MessageSujet: Re: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeVen 28 Jan - 15:28

Patience hocha la tête. En effet, le deuxième créneau arrangeait tout le monde. Tout d'un coup, pas d'horaires tardives, pas de problème de métro, et surtout, un dossier bouclé sans avoir à tout étaler sur une, deux, voire trois semaines. Ce serait définitivement parfait. Tomber sur une personne au visage si peu commun mais qui, de surcroît, avait un emploi du temps modulable, c'était une aubaine. Vraiment.
Elle note son rendez-vous, tranquillement, avant d'hausser un sourcil.

« Dix heures ? Le temps de tout régler, puis les photos... Si vous pouvez vous libérer pour l'après-midi, ce serait l'idéal. Vous pourriez manger avec nous et faire meilleure connaissance de l'équipe. »

Elle relève la tête, jauge son interlocutrice du regard.

« Vous en pensez quoi? »

Elle n'attendait que son approbation pour bloquer sa journée. Ou du moins la matinée, parce que Karen n'aurait peut-être pas la possibilité de bloquer une journée entière juste pour faire la belle devant un appareil photo, maquilleuse à l'appui. Tout le monde n'acceptait pas de se le permettre et on pouvait le comprendre. Mais c'était vraiment ce qui arrangeait le plus Patience. Qui commençait par ailleurs à être pressée ; les personnes, autour d'elles, commençaient déjà à s'agiter, certaines se levant de leurs sièges, signe qu'elle arrivait à sa station. Après, elle devrait marcher un peu dans les ruelles jusqu'à rejoindre les locaux dans lesquels ils se réuniraient, ce soir, et en sortiraient avant le couvre-feu.
Elle avait oublié l'ordre du jour, tiens, d'ailleurs. Boarf. Christopher ou les autres s'en souviendraient sûrement. Espérons le.
Bref. Elle prend note de ce que lui dit sa cliente, et range enfin sa tablette. Right on time, le métro s'arrête à cet instant. Patience récupère son sourire n°5 et salue Karen, en lui serrant la main.

« Eh bien à très bientôt, Mademoiselle. » fit-elle, n'imaginant pas qu'elle reverrait la jeune femme d'ici une heure ou deux. « Au plaisir. »

Un dernier signe de tête, et la résistante se laisse entraîner par la foule et son stress, se glissant entre les gens, pour se frayer un chemin jusqu'à la sortie de la bouche de métro, serrant sa serviette contre elle pour ne pas se la faire voler. Son pas vif la mène jusqu'à l'extérieur, au travers des barrages de sécurité présents, et renforcés, depuis l'attentat de fin février.
L'assistante de direction grince des dents. Et c'était les Children qu'on pointaient du doigt. Oui, ils avaient organisé des attentats et ce genre de choses. Mais ils avaient toujours revendiqué leurs actions. Et pas cette fois. Mais personne ne semblait s'en rendre compte. C'était ce qui l'encourageait à penser que ce n'était pas le gouvernement qui était derrière tout cela, mais bien un troisième camp qui cherchait la zizanie. Parce que le gouvernement aurait été suffisamment intelligent pour faire passer ça pour un attentat du Réseau, et aurait pensé à faire une fausse revendication.
La femme tourne l'angle de la rue, se glisse dans une ruelle. Elle croise une patrouille, à laquelle elle offre le sourire n°7 – je suis une citoyenne comme une autre, j'vous aime bien les gars, j'me sens en sécurité et je vous respecte, un sourire un peu crispé, un peu timide – et passe sans plus demander son reste.
Elle se glissera dans un des immeubles vétustes, un peu plus loin, et rejoindra ses camarades... Où elle se fera disputer pour son retard.
Une journée habituelle dans la vie de Patience.
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Karen Veynes

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MessageSujet: Re: Quoi, ma gueule? | Libre   Quoi, ma gueule? | Libre Icon_minitimeSam 5 Fév - 20:32

Dix heures…pas trop tôt, ça laissait le temps de dormir, donc d’être bien fraîche pour les entretiens, parfait ! Toute la journée ? Au moins ça lui faisait une occupation, une journée avec un but, et elle aurait toute la soirée pour écrire si le besoin s’en faisait ressentir. Et puis il y avait toujours une possibilité que l’expérience donne des idées pour le roman. Décidément, c’était LA rencontre du mois, voire peut-être de l’année. Karen avait, et c’était son métier, une imagination débordante, qui était désormais lancée au galop. Elle se voyait déjà maquillée, souriante devant les photographes, discutant avec de nouvelles personnes toutes plus intéressantes les unes que les autres, et la tête débordant de projets. Les yeux légèrement dans le vague, elle affichait un sourire absent mais triomphant, reflétant bien les idées qui passaient à toute allure dans son crâne. Elle ne remarqua qu’à peine que Patience avait finit son explication, et fut surprise par la question qui suivit. Prenant un quart de seconde pour réaliser que c’était quand même normal qu’on lui demande son avis, elle s’empressa de formuler une réponse.

« Et bien, oui, ça me semble parfait ! Je serai libre toute la journée s’il le faut, je peux bien m’arranger. Et puis c’est vrai que ça sera surement mieux pour tout le monde de tout faire dans la foulée, ça permettra de ne pas perdre le fil, enfin, je veux dire, de rester concentrer sur un seul projet… »

En effet, elle se doutait bien que si l’aventure venait à s’étendre en longueur, elle tout comme l’agence travaillerait sur d’autres projets en même temps, et cela influerait très certainement sur la dynamique et l’esprit de son dossier. Et puis, en toute franchise, maintenant qu’elle savait à peu près à quoi s’attendre, elle avait une hâte incroyable de démarrer.
Elle alluma donc sa tablette afin d’y inscrire le rendez-vous, et mis même en route une alarme pour le jour dit, ayant peur, tête en l’air comme elle l’était, d’oublier le rendez-vous ou de confondre avec un autre jour. Elle préférait éviter tous les risques. Elle remarqua aussi avec amusement que Patience ne lui avait pas demandé de préciser son nom ni son prénom avant de bloquer le rendez-vous. Elle se doutait que c’était très certainement parce qu’elle était pressée et qu’elle saurait se souvenir du visage de la nouvelle recrue quelques jours plus tard…mais elle ne put s’empêcher d’avoir de nouveau un doute et de se demander si la résistante ne l’avait pas reconnue depuis le début. Elle n’en fit rien, sachant qu’au pire, deux heures plus tard, le malentendu, quel qu’il soit, serait réglé.

C’est donc avec un sourire tout naturel et chaleureux que Karen sera la main de sa supérieure, lui souhaitant une bonne continuation et se déclarant très heureuse de la revoir prochainement.
Quand la porte du train se referma, Karen sentit la pression retomber légèrement et dans le même temps son imagination reprendre un rythme effréné. Machinalement, elle rangea la tablette dans son sac, ressorti son baladeur et le remit en marche, se ré appuyant contre une barre métallique.

Elle descendit à l’arrêt suivant. Elle aurait un peu plus à marcher que ses camarades, la station de métro étant plus loin du rendez-vous, mais Karen se doutait qu’elle avait un peu de temps devant elle, sachant que la cheftaine n’était pas en avance non plus. Et puis elle avait trouvé plus sage de ne pas descendre au même arrêt que Patience, ayant pensé qu’elles auraient pu faire un bout de chemin ensemble, sans s’en rendre compte, avant d’arriver à un lieu ou ni l’une ni l’autre n’aurait du être vue. Il valait donc mieux éviter tous les risques, encore une fois.

Une fois dans la gare, elle resserra son écharpe, reboutonna sa veste, avant d’enfoncer de nouveau ses mains dans ses poches. Elle sorti à l’air libre en même temps que le flot humain habituel. Elle reprit sa marche tranquille, au rythme de la musique, laissant son esprit vagabonder pendant qu’elle avançait dans les rues d’un pas machinal, un sourire rêveur bien accroché à ses lèvres.
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