Twilight Children
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
PortailPortail  AccueilAccueil  CarteCarte  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Nike : Jusqu’à 50% sur les articles de ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 De fil en aiguille... [Patience]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Volodia Vacqueyras

Ministre
Ministre
Volodia Vacqueyras


Nombre de messages : 458
Points Compétences : 13


Identité
Métier: Ministre des Communications
Âge: 47 ans
ID :

De fil en aiguille... [Patience] Empty
MessageSujet: De fil en aiguille... [Patience]   De fil en aiguille... [Patience] Icon_minitimeJeu 14 Avr - 12:05

La voiture cahote sur le boulevard. Au début la route semble aussi mal entretenue que le reste des voies de l'empires (peut-être pour les rendre impénétrables ?). C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'une bande d'ouvriers en salopettes achève de couler une belle nappe de béta-béton-hydrotolérant, une autre équipe avec d'autres salopettes débarque et se met à le pilonner sans merci pour bricoler quelque chose en sous-sol avant de le rafistoler à la va-vite.
Résultat, les routes de l'empire sont dans un état déplorables, jalonnées de creux et de bosses qui font rivaliser d'ingéniosité les concepteurs d'amortisseurs.

Et dans la grande course aux idées géniales, celui qui a imaginé les suspensions de la linéane a sans doute terminé à la traîne, la langue raclant le sol. Elles sont nulles. Non pire que ça même. Au moindre petit gravier, on se fait secouer, malmener, on valdingue dans la carlingue surchargée de fioritures. Ce modèle de berline prestigieuse est beaucoup trop lourd.
Alors dans ce genre de situation, on évite de proposer à boire. D'ailleurs il n'y a pas de minibar dans le véhicule.

Mais au moment de pénétrer sur le boulevard Alexandre Ier, subitement, c'est l'apesanteur. Plus aucun son, plus de frottement, la voiture semble flotter. Volodia en a encore des fourmis dans les jambes, la transition est brutale. Après les chocs et les vibrations incessantes, cette grande piste impeccable a quelque chose d'irréel.
Le ministre profite de ce redoux pour relancer leur conversation jusque là rendue quelque peu difficile par le transport.

- Je voudrais vous présenter quelques pièces de notre projet. Cela vous permettra sans doute de mieux apprécier ce que nous cherchons à faire. Et de manière plus générale, j'ai pensé que ça pourrait vous intéresser sur le plan professionnel.

Arrivés devant la Citadelle, la voiture s'engouffre dans un parking souterrain. A la suite de quoi, la cavalcade commence. D'escaliers en ascenseurs, des portes d'accès, des couloirs interminables dallés de marbre et même des fouilles.
Pendant qu'ils traversent l'aile ministérielle à vive allure et pénètrent dans la zone de bureaux, Volodia détaille certains aspects barbants de son projet à Patience.

Mais voilà, au moment de s'engager en direction des studios particuliers du ministère, une secrétaire se porte à l'attention de Volodia avec un empressement gélatineux.

- Monsieur le ministre ! Monsieur, c'est important je crois !

Vacqueyras fronce les sourcils mais accepte quand même le mail imprimé qu'on lui glisse entre les mains. Son froncement s'accentue imperceptiblement. C'est pire que ce qu'il pensait, Irina Vacqueyras est hospitalisée pour abus de drogues. Si la nouvelle s'ébruite…

Il retourne un regard de cadenas au secrétaire qui signifie sans équivoque : pas un mot là-dessus.

Puis il plie le papier en quatre et le glisse dans son veston avant de se tourner vers Patience, un air soigneusement soucieux sur les traits.

- Ah, je suis désolé, un impondérable. Je me vois contraint de nous faire prendre un petit détour dans mon bureau. J'espère que ça ne vous incommode pas trop. Si vous préférez bien sûr, mon chauffeur peut vous ramener. Sinon, c'est l'affaire de quelques minutes.

Déjà les pensées du ministre s'accélèrent. D'abord, contacter Sybille et s'accorder sur leur réaction commune. Puis anticiper les médias. Même quand on contrôle une machinerie aussi huilée que celle d'un réseau impérial, on n'est pas à l'abri des fuites.

Et puis, dans un angle obtus de son esprit, une pensée chagrine pour sa fille. Irina... pourquoi ?
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Patience Feather

Leader du Réseau Children
Leader du Réseau Children
Patience Feather


Nombre de messages : 1204
Points Compétences : 12


Identité
Métier: Assistante de direction dans une agence de mannequinat sauvage
Âge: 32 ans
ID :

De fil en aiguille... [Patience] Empty
MessageSujet: Re: De fil en aiguille... [Patience]   De fil en aiguille... [Patience] Icon_minitimeMer 4 Mai - 9:01

Sincèrement ? Elle n’aimait pas ça. Non pas que l’atmosphère des locaux de l’agence lui soit bénéfique, ou que ce soit une question d’aise – Patience est à l’aise sur beaucoup de terrains – mais elle n’aime pas l’idée d’être ainsi jetée sans ménagement dans la gueule du loup. Sans y avoir été préparée, ni sans savoir explicitement pourquoi. Et c’est cette absence d’explication, qui marque la volonté claire de dominer – voire d’humilier – du ministre, qui l’agace au plus haut point. Une attitude qu’elle n’aime pas, pour sûr.
Outre cela, son intérêt est pique au vif. Elle veut savoir de quoi il retourne, la raison pour laquelle elle est ici… Et plus que tout, profiter de cette occasion en or pour prendre connaissance des locaux, et peut-être découvrir quelque chose d’utile. Pourquoi se revirement de situation, après tout ? Perdre un temps précieux dans des trajets, là ou il aurait pu la faire se déplacer dès le départ ? Il y avait anguille sous roche, sans nul doute.

Et je vous assure, elle aurait préféré avoir à se déplacer elle-même, parce que cette voiture, si elle en mettait plus la vue, n’avait rien de confortable. Elle maudit tout son trajet le concepteur de la linéane, l’insultant intérieurement pour ne pas avoir songé que le mot « amortisseurs » n’avait pas été ajouté au dictionnaire pour faire joli.
Et puis, soudainement, plus rien. Patience ne jette même pas un regard par la fenêtre, elle sait d’ores et déjà qu’ils sont sur le boulevard – seule raison pour laquelle la voiture semble si calme d’un coup.
Ses yeux se tournent vers son interlocuteur qui a repris la parole. Hahin. Voyez-vous cela… Si son visage reste calme et maître de soi, une lueur de scepticisme perdure dans le regard de l’assistante de direction, qui visiblement reste assez méfiante sur les évènements à venir.
Elle ne répond pas et se contente de hocher la tête pour signifier qu’elle a bien compris. Qu’y avait-il à répondre, de toute façon ? Il ne questionnait pas, il affirmait d’une façon claire. Ils s’arrêtent finalement, descendent de voiture… Et la cavalcade commence. Les bureaux dans lesquels Patience travaille ne sont pas grands… Surtout comparés à ce complexe immense dans lequel Volodia la traine. Et pourtant, attentive, elle s’efforce de mémoriser chaque couloir, chaque passage, trouvant des points de repères pour qu’elle puisse s’y retrouver plus tard. Néanmoins, elle n’a pas une mémoire d’éléphant… Et aurait donné cher pour un carnet à l’instant précis où le ministre exposait des aspects plus que barbants du projet.

Après un nouveau tournant, les voici aux portes de l’aile ministérielle dans laquelle ils se font interceptés par ce qui semble être un employé. Qui se précipite sur Vacqueyras, et lui remet un document – nul doute, il y a anguille sous roche. La question est de savoir si l’information la concerne elle – se serait-elle faite démasquer, et ainsi se serait-elle littéralement jetée dans la gueule du loup ? – ou bien est-ce quelque chose qu’elle pourrait, au contraire, tourner à son avantage ?
Dans un cas comme dans l’autre, mieux valait pour elle de rester sur ses gardes.
Et le regard qu’elle intercepte, entre le secrétaire et le ministre, l’aiguille : ça ne la concerne pas elle… Mieux, ça a l’air d’être quelque chose de… Gênant ? Embêtant ? Un contretemps fâcheux ? Pour le ministre.
Mais ce génie du masque ne laisse pas assez transparaître ses émotions pour qu’elle puisse en juger sur son visage. Par contre, elle intercepte ce qu’il cache si bien, empatique qu’elle est. Et, plus qu’un évènement fâcheux, il semblerait que ce soit… Chagrinant, pour son interlocuteur ?
Tiens donc.
Intéressant.
En savoir plus devenait indispensable.

Aussi, à la proposition de la ramener à son bureau, la réaction de Patience tient plus de l’esprit stratégique du leader de Réseau que celui de l’assistante de direction. L’un dans l’autre, il semblait plus intelligent de rester.

« Non merci, cela ira. Je suis patiente, vous savez. »

Une petite pointe d’humour, comme pour le tester, et non, comme on pourrait le penser, détendre l’atmosphère. Patience cherche à cerner les émotions du ministre, totalement focalisée sur lui. Comprendre ce qu’il se passe ; un ennui personnel peut-être pour éveiller ainsi du chagrin ? Cela semble peut-être prématuré, comme déduction.
Revenir en haut Aller en bas
http://english-smile.over-blog.net
Volodia Vacqueyras

Ministre
Ministre
Volodia Vacqueyras


Nombre de messages : 458
Points Compétences : 13


Identité
Métier: Ministre des Communications
Âge: 47 ans
ID :

De fil en aiguille... [Patience] Empty
MessageSujet: Re: De fil en aiguille... [Patience]   De fil en aiguille... [Patience] Icon_minitimeMer 18 Mai - 15:30

Volodia est soucieux, à vrai dire il aurait préféré que la sous-directrice prenne congé, les choses auraient été plus simples. Mais il ne peut raisonnablement pas la faire renvoyer après l'avoir lui-même entraînée ici.
Un autre ministre, peut-être. L'empereur lui-même, bien sûr. Mais pas lui non. Il ne peut pas se permettre se genre d'impair.

- Je vous remercie, je serai aussi bref que possible. Il étend son bras à l'horizontale pour inclure Patience dans le mouvement. Si vous le voulez bien, nous allons passer par ici.

Alors tant pis. Le ministre-à-la-cravate-rouge ravale une boule de trouble et s'en va dans une autre direction ; celle de son bureau. Tant et si bien absorbé par le contenu de ses pensées qu'il ne prête même pas attention au petit trait d'autodérision ménagé par Patience. Il ne l'entend pas. Il pense à sa fille. Il voudrait comprendre.

Leurs pas les conduisent dans un autre couloir, autrement plus fastueux que ceux qu'ils ont emprunté jusque là. C'est ici que résident les Grands. Les paladins de William II. C'est ici, dans cette aile, que se rejoignent les ficelles qui font danser les citoyens de l'empire. Dans ces bureaux feutrés aux espaces garnis de rayonnages de livres interdits, on chuchote, on murmure, et on orchestre la plus vaste machinerie de contrôle de pensée jamais mise en place dans un régime autoritaire.

Depuis son accession au pouvoir en 2070, Vacqueyras n'a eu qu'une idée en tête : faire en sorte que le peuple soutienne viscéralement la nécessité absolue d'être privé de liberté. Et pour cela, il use de tous les subterfuges.

Mais pour le moment, ce n'est pas la question. Les mocassins impeccablement cirés du ministre font une pause devant une porte en chêne. Du vrai chêne, aussi rare et précieux qu'un diamant dans une mine de charbon. Les lois écologiques étant aussi drastiques qu'un coup de madrier sur une langue desséchée dans le désert.

Volodia insère une carte magnétique dans un lecteur Mark III et invite la jeune femme à pénétrer dans le saint des saints de la communication de l'empire. Somme toute assez modeste pour un homme de sa carrure, Volodia officie semble t-il dans un fouillis de papiers qui s'empilent sur des hauteurs invraisemblables. Malgré leur évident côté pratique (et écolo), Volodia n'aime pas tellement les documents numériques. Leur préférant de loin la sensation de la pulpe du papier sous les doigts et la lecture sans bombardement électronique.

- Installez vous, je vous en prie, mettez vous à votre aise. Si vous le souhaitez, Il y a des boissons derrière le Codex Imperialis sur votre droite. Je vais vous demander quelques minutes et nous pourrons retourner à notre affaire.

Il pourrait paraître étrange que Volodia fasse entrer Patience dans son bureau, l'endroit même où il s'apprête à régler son affaire. Mais en fait il préfère la garder à l'œil (méfiance de pure forme) et s'imagine qu'en lui faisant partager cet instant privilégié, elle sera peut-être plus malléable par la suite. Non pas qu'elle n'ait pas été irréprochable jusqu'alors… mais bon.

Il déverrouille l'accès de son ordinateur et démarre une session de tchat sécurisée avec son épouse qui patiente dignement sur un canal privé. En communiquant par écrit, il s'assure que personne ne puisse capter quoique ce soit de la conversation. A moins de pirater le serveur… mais il faudrait être un virtuose de l'informatique, capable de déjouer la surveillance constante de trois anciens hackers "retournés" à la loyauté impériale.

Tout est savamment réglé donc pour que Patience ne puisse rien déduire de ce petit imprévu jusqu'au moment où le vibreur du téléphone de Volodia s'affole sur le rebord du bureau.
Il relève les yeux de son écran et sourcille à peine à la lecture du correspondant : Irina. Quelque part en lui, son cœur fait un bond de 6 mètres dans sa poitrine. N'importe quel autre individu se serait pressé les mains, léché les lèvres ou au moins, aurait écarquillé les yeux. Mais Volodia ne perd jamais le sens de l'apparence.

Il décroche donc avec un naturel qui camoufle une nervosité croissante.

- Oui ?

Il triture le nœud de sa cravate.

- Comment as-tu réussi à me contacter ? Non, je… écoute moi, non, il faut que nous…

Irina lui tient tête. Elle se met à pleurer, il serre les dents.

- Ce n'est pas ta faute tu le sais bien. Nous allons faire ce qu'il faudra…

A l'autre bout du fil, le ton monte encore. Elle l'accuse d'être trop "lui", trop "professionnel". Une insulte passe comme un coup de grisou dans une mine.

- Irina attends !

Elle raccroche.

Volodia se rencogne contre le dossier de son fauteuil et dépose le téléphone sur le bureau avant de réunir les mains en clocher devant son visage. Il relève finalement les yeux sur Patience. C'est encombrant. Il a fallut que ça tombe maintenant…
Que faire ?

Comme d'habitude Volodia. Il faut prendre l'initiative. La sous-directrice n'est pas une idiote et d'après ce qu'il a pu en juger jusque là, sa maîtrise des apparences pourrait bien percer à jour certaines de (pourquoi pas toutes) ses propres illusions. Fronçant les sourcils pour fermer volontairement son visage, il se racle la gorge et entame :

- Qu'en pensez vous madame Feather ?
Revenir en haut Aller en bas
http://sakutei.eklablog.com/
Contenu sponsorisé






De fil en aiguille... [Patience] Empty
MessageSujet: Re: De fil en aiguille... [Patience]   De fil en aiguille... [Patience] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

De fil en aiguille... [Patience]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Twilight Children :: Le Parlement :: La Citadelle Alexandre :: Bureaux Administratifs-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser