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Vacqueyras (Volodia) • Homme politique linéen né à Roses-Germine le 13 oct. 2028. Fils d'un industriel et d'une aristocrate déchue. Actuel ministre des communications sous William II.
Biographie (par Sabine Lepage) :Située au nord de l'empire de Linéa, Roses-Germine a quelque chose de froid, de triste et de profondément gris. Les gens ordinaires y battent le pavé, besace au coté ou sac au dos pour gagner les usines et les laboratoires qui constituent la principale force économique de la région. Au-dessus de ce magma prolétaire, il y a ceux que le labeur engraisse. Les propriétaires, les riches, les patrons, ceux qui tiennent les rennes et se livrent entre eux à des guerres sans merci pour s'octroyer toujours plus de prestige. Ils se guettent du haut de leurs tours d'ivoires. Ils cherchent, complotent et nouent des alliances mortelles pour déstabiliser leurs rivaux.
Charles Vacqueyras n'était sans doute pas un mauvais homme. Il avait relevé les entreprises de son père, reprit les choses avec une poigne décisive et pour cela, n'avait pas hésité bien longtemps sur quelques franchissements de ligne. Considérant qu'après tout, cela fait partie de l'échiquier du mal.
"Il faut savoir se conduire en prédateur".
Charles Vacqueyras, un homme aux principes rudimentaires qui ont un drôle d'arrière goût. Pas de subtilité mais beaucoup de volonté. En l'imaginant campé face à la fenêtre de son manoir, jambes écartées et mains croisées dans le dos, nous pourrions dire qu'il était également impressionnant. Carré, massif, droit dans ses bottes. Le genre de personnage qui irradie de force, depuis le menton jusqu'à la pointe des ongles.
Son visage plissé de soucis lui rend une bonne soixantaine. Un âge où les perspectives de vie commencent à se trouver d'avantage derrière soit que devant. Un âge, également, où il n'est pas commun de procréer. Mais ce n'est qu'une ligne de plus. Un rail de cocaïne dans chaque narine et tout s'efface. L'âge, le temps, la distance. Et la virilité retrouve sa pleine vigueur.
Charles et Helena ne forment qu'un couple de façade. Lui, vieux et riche et elle plus vraiment jeune ni belle mais assez auréolée de prestige pour assurer une bonne alliance. Leurs terrains d'opposition sont les convenances, les habitudes de vies, les goûts, les couleurs, les passions, les idées, les caractères, les projets et les loisirs. Ne reste qu'un seul terrain d'entente : leur lit conjugal où paraît-il, madame mord plus d'une fois l'oreiller.
Mais que ce soit par caprice génétique ou par destin, le couple Vacqueyras ne donnera qu'un seul enfant, l'héritier mâle des entreprises paternelles : un fils unique qui déclenche, rien qu'à sa naissance en 2028, une nouvelle querelle entre ses géniteurs.
Charles voulait lui donner son propre nom, histoire de ne pas changer les enseignes. Il était prêt, à la rigueur, à concéder un prénom en "C", vu que la plupart des supports publicitaires affichaient déjà "C. Vacqueyras et fils". Colbert, Christian, Carl, Copain-malin, sont autant de désastres patronymiques évités de peu.
Volodia doit son nom à sa mère. Acharnée du culte, dévote jusqu'aux sourcils, elle réclame pour son fils un nom royal. Non mieux, impérial, ainsi qu'il est d'usage dans sa famille. Elle finit par forcer la main en graissant la patte (et autre chose paraît-il) du notaire chargé de l'enregistrement, contrevenant ainsi tranquillement aux instructions du patriarche. Helena Vacqueyras, une femme dynamique et rusée qui sait user de persuasion et de charme.
Pour Charles, ce n'était que la première d'une longue série de déception vis-à-vis de son rejeton. Non seulement il ne porte pas l'initiale qui convient… c'est ennuyeux. Mais en plus, il s'avère parfaitement incompétent, voire totalement désintéressé par la gestion entreprenariale. De plus en plus vieux, de plus en plus aigri, il accuse, il dénonce sa femme, la vipère, la putain qui a dévoyé son héritier pour en faire quoi ? Un outil à son service ?! Pute ! Pute !! Et…
Et dans le coin de son ring, Helena sourit doucement. Et tandis que la civière emporte le vieux colosse aux veines d'argile, elle se caresse le ventre, songeant que c'est de là, 10 ans plus tôt, qu'est venu l'instrument de sa vengeance.
Enfant, à peine conscient du monde qui l'entoure, Volodia est déjà indirectement responsable de la déchéance. D'abord celle de son père, emporté par une crise congestionnée d'apoplexie baveuse. Puis celle des entreprises Vacqueyras. Privées de leader, à la merci des loups dont les dents rayaient déjà le parquet à l'enterrement. Il n'a pas fallut longtemps à Helena Vacqueyras pour signer les actes de cession en bonne et due forme avant que la cote de l'entreprise ne perde totalement sa valeur.
Mais si la donzelle était habile à manipuler les cœurs, elle l'était sans doute moins aux affaires de papier. Et par un astucieux rebondissement de clauses testamentaires millimétrées, l'argent se met à fuir de toute part. A la perte du gagne-pain s'en suit celle du manoir, des extravagances, de la voiture, du personnel, de la garde robe…
Recluse, repliée chez sa sœur dans une vieille maison de famille décrépie, Helena songe encore avec amertume à cet ultime échange de coups avec son défunt époux. Oh comme il devait en sourire, le crâne du macchabée dénudé jusqu'aux molaires dans son cercueil !
En 2045, Volodia entre à l'Université Impériale de Size-sur-Tille. Il n'entretient plus tellement de contacts avec sa mère, complètement prostrée sur sa misère personnelle, ce qui fait de lui un électron assez libre. Mais un électron qu'on a instruit, éduqué, utilisé à des fins personnelles et bombardé finalement dans la nature sans se soucier des conséquences atomiques.
Vu le milieu, gagner son indépendance à 17 ans n'est pas une si mauvaise chose et Volodia envisage la suite de son existence assez sereinement. Il décide donc, sans plus de préambule, de passer à une phase de construction. Hormis le financement de l'Université, l'argent de sa bourse passe presque totalement dans ses bouquins. Il se loge dans une petite mansarde mal isolée, empilant ses tomes de connaissance à même le sol. Ce qui ne l'empêche pas de suspendre dignement son unique costume et de s'imposer une discipline monastique. Le programme de ses journées est assez acétique. Pas vraiment intéressant, tragiquement plat pour un jeune homme de son âge. Il aurait pu être vigoureux et énergique à l'image de son père, mais il rechigne nettement à pratiquer toute espèce d'activité sportive. C'est là qu'il réduit encore sa condition physique, son corps s'adaptant régressivement à sa stature assise, dos rond et yeux cernés de noir.
Mais c'est là qu'il se familiarise avec les grands auteurs et reconnaît en Demiol, un philosophe accordé à sa propre vision des choses.
"On ne peut imaginer ce qu'une société basée sur l'égalité et la justice génèrerait comme calamités. Le bonheur de la population est à ce prix"
Il prend un réel plaisir utopique à imaginer une société idéale, basé sur une force de ouvrière méticuleuse et concentrée. Puis il nuance son propos au fil du temps, colorant son communisme un peu primaire par des touches de ce que l'humanité est capable de produire de mieux : l'art.
Question sentiments, Volodia n'est pas vraiment allé à bonne école. Ses vices ataviques se conjuguant avec la manière toute particulière dont ses parents l'ont élevé font de lui un étrange mélange de cynisme, d'arrivisme et de nostalgie.
Alors peut-être par magnétisme (les contraires s'attirent) ou par narcissisme (qui se ressemble s'assemble), il est encore jeune et pétri de contradictions lorsqu'il rencontre Sybille. Une étudiante, comme lui, mais avec quelque chose dans le fond des yeux qui fait penser à une vieille voyante. Une momie grimaçante au-dessus de sa boule de cristal et égrainant tranquillement ces malédictions dans les vapeurs éthérées de fumées shamaniques.
Il y a quelque chose de primal chez Sybille. Une manière de paraître et de se comporter avec une prescience inquiétante. Ne sourit-elle pas un peu trop ouvertement lorsque les choses tournent en sa faveur ? Comme si elle avait tout prévu. Où est donc passée cette bonne vieille pudeur aristocratique du temps des grandes heures ? Il y a aussi la manière sophistiquée de nouer ses cheveux avec des rubans colorés. L'élégance de ses manigances, l'orgueil de sa poitrine…
Bref, le mélange d'un appel de la chair et d'un affrontement de deux esprits.
Pendant quelques mois, Volodia et Sybille se mélangent donc dans une sorte de frénésie jubilatoire. L'un dans l'autre, ils auraient pu tomber mieux mais également pire. Et puis, la vie de couple ayant ses exigences financières, Volodia est bien contraint de gagner sa vie en parallèle de ses études.
Parcourant diverses annonce à la recherche de quelque chose de pas trop salissant, il finit par tomber sur une offre émanant directement du ministère de l'intérieur : devenir informateur. Une bonne idée. Ce n'est pas vraiment un boulot valorisant pour Volodia qui vaut sans doute mieux que ça. Mais au-delà du coté pratique, il goûte à sa première lampée des manigances gouvernementales. Sans doute l'expérience qui lui donnera envie par la suite de s'y plonger plus profondément.
A 22 ans, il est admis sur concours au prestigieux Institut Supérieur Graham, une école politique où l'on bourre le crâne des élèves à coup de didactique, de sémantique, de rhétorique et bien d'autres hiques. Les premières années passées dans ce mouleur de cervelle le rendent plus tranchant, plus aigu mais aussi intensément loyal à l'empire.
Trois ans passés à ce régime modifient profondément sa vision des choses. Et soudain, c'est l'évènement : Sybille est enceinte.
Les choses se précipitent, pour assurer un train de vie digne de ce nom, Volodia fonde une petite gazette "Les Pas Perdus" qui se vend dans les gares et les tabacs. Le mariage est prononcé dès que Sybille se juge assez mince pour la cérémonie, après la naissance d'Irina.
A 27 ans, finalement diplômé de ISG, Volodia ressent le besoin impérieux de mettre ses forces au service de la grande machine. Certains diraient vocation, d'autres, contamination. Toujours est-il que c'en est fini du bricolage à la petite semaine pour tirer un papier de modeste qualité. Il aspire à quelque chose de plus sérieux et pose immédiatement sa candidature au Ministère des Communications.
Il obtient un poste de rédacteur pour le service de diffusion et se charge d'écrire quelques pamphlets contre la résistance ou quelques notes élogieuses pour le gouvernement.
Trois ans plus tard, en 2058, il dirige la section journalistique au ministère, maintenant la presse sous muselière par une série de manœuvres habiles. Pourtant, il ne se satisfait pas du fonctionnement et juge que la population se méfie trop facilement des médias officiels. Il décide alors de créer un réseau souterrain de désinformation. Il affecte une poignée d'hommes de confiance à cette tâche. Leur objectif est de diffuser des informations prétendument clandestines dans la ville. Le succès est immédiat, les tracts passent de main en main, les rumeurs se diffusent de bouche à oreille.
Immergé dans son travail au point d'en perdre la notion du temps, il s'éloigne de sa famille et remarque à peine la naissance de son fils, Sigvard Vacqueyras en 2060. Volodia s'entend pourtant remarquablement bien avec Irina en qui il voit une fille intelligente et pondérée.
Au ministère, sa section se voit peu à peu dotée d'un budget plus confortable et commence à prendre plus d'ampleur. Les efforts de Volodia l'amènent à être remarqué par le ministre Graham lui même qui décide de l'élever au poste de conseiller personnel. A 33 ans, Volodia est sans nul doute le plus jeune collaborateur au cabinet de Graham.
Il passe neuf ans auprès de son prédécesseur et apprends alors les ficelles du métier. Leurs interminables discussions et leurs échanges les amènent à développer une relation quasi-paternelle. En 2069 L'élève finit par dépasser le maître, et Volodia considère qu'il n'a plus rien à apprendre de Graham. Pour lui, la politique du ministère est trop passéiste. Il envisage de nombreux projets de restructuration et des plans de réforme ambitieux. Mais pour cela, il lui faut un siège plus prestigieux.
Passé maître dans l'art de la falsification, il organise un complot pour discréditer un vieil homme incapable de se défendre contre ses propres armes.
Le vieux Graham se retrouve limogé à 75 ans. Triomphant, Volodia est logiquement nommé à sa place avec à peine 42 ans. On raconte cependant que lors de la passation des pouvoirs, le ministre sortant aurait posé une main affective sur l'épaule de son protégé et lui aurait soufflé à l'oreille : "Bien joué fils...".
Volodia est à présent en place depuis 5 ans et dirige son ministère d'une main de fer. Son esprit méthodique lui a permis de rationaliser les budgets et de réorganiser complètement la hiérarchie. Il est considéré par ses proches collaborateurs comme une personne au coeur de marbre et au regard d'acier. Mais tout le monde s'accorde pour reconnaître ses compétences.
Repères Chronologiques :13 octobre 2028 : naissance.
2038 (10 ans): décès de Charles Vacqueyras.
2045 (17 ans): entrée de Volodia à l'Université Impériale.
2046 (18 ans): rencontre Sybille P. Yrale.
2050 (22 ans): entrée à l'Institut Supérieur Graham.
2053 (25 ans): Naissance d'Irina Vacqueyras.
2054 (26 ans): Mariage avec Sybille.
2055 (27 ans): Diplômé de l'ISG, entrée au ministère des communications en tant que rédacteur.
2060 (32 ans): Naissance de Sigvard Vacqueyras.
2061 (33 ans): Entrée au cabinet Graham en tant que sous-secrétaire impérial.
2070 (42 ans): Prise de fonction en tant que ministre des communications.